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idées si précises et des conceptions si nettes, qu’une sorte de charme est encore attachée à sa manière de les rendre. En lisant posément le Théâtre d’Agriculture, on l’entend sans aucune peine ; malgré la grammaire moderne, on s’habitue à ses tournures, on aime à remonter au temps où l’auteur écrivait. Nous nous plairions à conférer avec un bon vieillard qui eût vécu sous Henri IV et qui lui eût parlé. En dépit de son vieux langage, s’il avait de l’esprit nous saurions l’écouter avec attention. Eh bien ! voilà précisément l’espèce de plaisir que donne le livre d’Olivier de Serres[1].

II

À défaut de détails biographiques plus complets sur l’illustre laboureur, on nous saura donc gré de faire quelques emprunts à son livre :

Naturel des terres. « Le fondement de l’agriculture est la connaissance du naturel des terroirs que nous voulons cultiver…

« …. On remarque plusieurs et diverses sortes de terres ; mais pour éviter la confusion de ce grand nombre, nous les distinguerons en deux principales ; à savoir en argilleuses et sablonneuses, d’autant que ces deux qualités-là sont les plus apparentes en tous terroirs et dont de nécessité faut qu’ils participent. De là procède la fertilité et stérilité des terroirs au profit ou détriment du laboureur, selon que la composition des argiles et sablons s’en trouve bien ou mal faite. Car comme le sel assaisonne les viandes, ainsi l’argile et le sablon étant distribués ès terroirs par juste proportion, ou par

  1. Éloge d’Olivier de Serres.