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OLIVIER DE SERRES




I


Un contemporain et ami d’Olivier de Serres, dans une Épitre remarquable à celui-ci, fait de l’agriculture un éloge qui n’est que l’expression de la vérité, et auquel on est heureux de s’associer en reproduisant tout au long le passage, non pas pourtant dans le texte original, car ce petit poème est en latin. Aussi, nous croyons préférable d’emprunter l’élégante traduction qu’en a donnée François de Neufchàteau à la suite de son Éloge d’Olivier de Serres, prononcé à Paris le 18 septembre 1803, et qui se lit en tête de la nouvelle édition du Théâtre d’Agriculture[1] :


Ton art est le premier dont notre premier père
Reçut la loi, dirai-je, ou fâcheuse ou prospère ?
Nul autre n’est plus noble et plus riche et plus doux ;
Il est de tous les temps, il plaît à tous les goûts.
Le père de famille, au sein de son domaine,
Goûte les biens permis à la nature humaine ;
Ses moments sont remplis, ses guérèts cultivés,
Dans l’amour du travail ses enfants élevés ;
Sous les rapports d’époux, et de père et de maître,
Il est heureux autant qu’un mortel le peut être,
Du théâtre des champs tel est le digne acteur.
Non, mon cher Ollivier ! non, l’on ne peut jamais

  1. 2 vol in-4o, an XII (1804.)