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temps après, ayant été attaqué de cette fièvre pourprée avec de grands assoupissements, il demanda les sacrements qui lui furent administrés, étant dans une parfaite connaissance, et qu’il reçut avec une grande résignation à la volonté de Dieu, qui le retira du monde le 27 juin de l’an 1650, après huit jours de maladie, âgé de 40 ans et dix mois. Il fut regretté non-seulement de ses parents et amis, mais encore de tous les habitants de Dreux et des lieux circonvoisins, dont il était fort estimé et parfaitement aimé. On l’inhuma dans l’église paroissiale de Saint-Pierre de Dreux. »

Certes Rotrou méritait bien la statue qui récemment lui a été érigée dans la ville de Dreux ; il la méritait par son dévouement plus encore sans doute que par son génie, encore que le Wenceslas comme le Saint-Genest renferment des scènes admirables. « Voltaire, dit M. Firmin Didot, cite souvent la tragédie de Wenceslas avec de grands éloges ; il ne met rien au-dessus de la scène d’ouverture et du quatrième acte ; la comparaison qu’il fait de plusieurs endroits de Polyeucte et de Saint-Genest est très-souvent à l’avantage de Rotrou. »

Celui-ci, d’ailleurs, comme nous l’avons dit déjà, pensait très-modestement de lui-même : « Il ne parlait jamais de ses ouvrages dans les compagnies où il se trouvait, soit des personnes de qualité, ou de ses amis, si on ne l’y obligeait ; et quand cela arrivait, il le faisait avec tant de modestie, qu’il paraissait bien que ce n’était que par excès de complaisance. »

Ainsi s’exprime l’auteur des Singularités historiques, qui plus loin nous dit encore : « Ce conseil (de Godeau, évêque de Grasse) confirma Rotrou dans le désir qu’il