Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/407

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’écrie : Maman, maman ! et on ne pouvait le faire taire non plus que détacher ses mains.

« Oh ! bien, dit alors avec une larme dans les yeux la bonne sœur, il m’appelle maman ; je ne puis plus l’abandonner. Il n’ira pas aux Enfants-Trouvés. »

Et l’enfant en effet, élevé sous ses yeux, trouva dans la sœur une mère d’adoption qui sut remplacer admirablement la mère selon la nature.

À la crèche, sans doute à cette occasion, la sœur Rosalie obtint qu’on ajoutât un asile qui devint l’Asile des Petits Orphelins, transféré par la suite à Menil-Montant où il est encore. La visite que nous avons faite naguère à cet établissement, visite racontée dans un volume des Annales du Bien, est un de nos meilleurs souvenirs.

Le départ des orphelins, laissant vacante la maison de la rue Pascal, la bonne supérieure en profita tout aussitôt pour y installer de vieux ménages d’ouvriers auxquels l’âge ôtait la ressource du travail. « C’est à cette heureuse initiative, dit le baron R.… que les vieillards du 12e arrondissement doivent, depuis 1856, l’établissement, justement nommé plus tard, Asile Sainte-Rosalie, où ils sont à perpétuité[1]. »

Une autre création de la bonne sœur, qui avait précédé celle-ci et que l’expérience a fait de plus en plus apprécier, fut l’œuvre du Patronage des jeunes ouvrières de l’association de Notre-Dame-du-Bon-Conseil ayant pour but de protéger les jeunes filles contre les dangers de l’apprentissage et les influences délétères de l’atelier.

Est-il besoin de dire, car qui ne le sait ? ce que fut la

  1. Nouvelle Biographie.