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M. de Melun[1] l’historien ou le biographe qu’à l’avenir tous devront consulter, car quel guide plus sûr et mieux renseigné ? « Malgré les imperfections de l’œuvre, dit-il, trop modestement dans sa préface, pour que le portrait fût ressemblant et fidèle, l’auteur s’est attaché à l’exactitude et à la sincérité du récit : les paroles qu’il répète, il les tient de ceux qui les ont entendues ; les faits qu’il rapporte ont été racontés par les acteurs ou les témoins ; et ses appréciations personnelles sont le fruit d’une longue et constante amitié avec celle dont il écrit l’histoire, amitié qui doit être la garantie et la protection de son travail. »

Jeanne Marie Rendu, en religion sœur Rosalie, naquit à Comfort, département de l’Ain, le 8 septembre 1787, d’une famille d’ancienne bourgeoisie jouissant d’une honnête aisance qui pouvait lui concilier le respect sans exciter l’envie. Jeanne était l’aînée de trois sœurs qui furent comme elle élevées par leur mère restée veuve après neuf années de mariage. « Elle puisa à l’école maternelle cette éducation forte, religieuse, qui s’inspire plus qu’elle ne s’apprend et vient surtout de l’exemple. » L’enfant était un peu taquine parfois avec ses sœurs, et malicieuse espiègle, jetait volontiers leurs poupées dans le jardin du voisin et semblait plus occupée du jeu que des livres. Mais la mère ne s’inquiétait pas trop de ces vivacités ; car Jeanne avait bon cœur et elle aimait tant les pauvres ! avec eux toujours douce et complaisante et prompte à partager son pain ou sa bourse souvent bien légère.

  1. 1 vol. in-8o.