qu’il publia sur l’une des questions à l’ordre du jour un hardi pamphlet intitulé : Traité contre les Turcks.
Ce pamphlet, dont le succès rapide encouragea l’auteur, fut suivi de plusieurs autres sur des sujets divers, et ces écrits, par la verve mordante, par la hardiesse de la pensée comme par la vivacité de l’expression, eurent bientôt rendu le nom de Daniel populaire. Avec le produit de ces brochures, il eut l’idée assez malheureuse d’acheter un établissement pour son compte et mit enseigne de bonnetier. Mais l’homme de lettres chez lui fit tort au commerçant, si bien qu’au bout de peu d’années Daniel se déclarait en faillite, heureux de pouvoir transiger avec ses créanciers point trop récalcitrants. Ils en furent récompensés, car bien que cet arrangement eût été consacré par un acte légal, Daniel dans sa conscience ne l’estima point définitif. Un petit poème, qu’il publia après la révolution de 1688, lui valut la protection du roi Guillaume. Riche des bienfaits du prince, le poète se hâta d’en profiter pour désintéresser les créanciers du bonnetier ; et sans vouloir en rien bénéficier du concordat, il tint à leur restituer intégralement tout ce qu’il leur avait fait perdre. Ce trait n’est pas le seul qu’on puisse citer à sa louange.
Après la mort de Guillaume, sous le règne de la reine Anne, le hardi pamphlétaire s’attira la haine des torys, alors au pouvoir, par une brochure anonyme en faveur des non-conformistes et très-énergique contre l’intolérance des anglicans. Ceux-ci prouvèrent qu’il ne les calomniait pas par la manière dont ils accueillirent la mercuriale. Le pamphlet, dénoncé à la Chambre des Communes, fut condamné à être brûlé par la main du