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RICHARD-LENOIR




I

Né le 16 avril 1765, Richard était fils d’un petit cultivateur d’Épinay-sur-Oon, près de Villers-le-Bocage (Calvados). La position de ce digne homme et en gênéral des paysans à cette époque laissait fort à désirer d’après ce que Richard nous apprend du régime de vie habituel :

« La nourriture des domestiques et des hommes et femmes de peine n’était comptée qu’à raison de trois sous par jour ; elle se composait, le matin à six heures, d’une soupe appelée caudé ; à midi, d’un morceau de galette de sarrasin et de pain noir ; enfin pour le souper d’une bouillie de sarrasin. Un cidre très-léger accompagnait ces trois modestes repas[1] ».

On peut croire, d’après les Mémoires, que l’éducation, dans les campagnes même, se ressentait des influences déplorables qui dominaient alors dans Paris et dans les grandes villes et devaient amener tant de catastrophes. Peut-être aussi, le caractère de l’enfant, porté dès le plus jeune âge et d’instinct à la spéculation, en l’incli-

  1. Mémoires de Richard-Lenoir, in-8o, 1837.