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Nous n’avons point, hélas ! des yeux si perspicaces et ce don de seconde vue qui permet de découvrir dans un rayon de soleil de telles vertus !

M. Vitet, on le comprend, s’empresse d’adopter la thèse de M. Charles Blanc et n’admet pas comme fondé le reproche d’avarice qui pèse sur la mémoire de Rembrandt. Il s’appuie sur les mêmes motifs et reproduit presque dans les mêmes termes les affirmations de l’autre écrivain. Bien qu’assurément l’opinion d’un homme si sérieux soit à nos yeux d’un grand poids, elle ne saurait empêcher que nos doutes subsistent au moins en partie. Certaines phrases du critique, à la vérité, ne semblaient guère de nature à faire cesser nos perplexités.

« On cherche de nos jours à disculper Rembrandt, à le laver de ces accusations de sordide avarice que de crédules historiens lui avaient prodiguées. Je crois qu’on a raison ; on peut affirmer du moins que Rembrandt ne thésaurisait point, puisqu’il est mort dans la misère. La passion des gravures, des statues, des tableaux, des armes, des costumes, lui fit faire des folies ; il s’endetta si bien que la vente de sa collection, faite de son vivant, ne lui laissa pas de quoi vivre, pas même de quoi acheter un cercueil. Il n’en est pas moins vrai que, dans le cours de sa vie, il gagna des sommes prodigieuses et ne cessa d’évaluer à poids d’or chaque minute de son temps. »

On remarquera cette phrase d’autant plus significative, à notre avis, que le critique avait dit, quelques lignes plus haut, des peintres flamands en général :

« ..… Quand on aime les gens, on craint de divulguer