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III


Une circonstance a retardé la publication de cet article à l’impression[1] déjà, quand a paru, dans la Revue des deux Mondes, un important et intéressant travail sur le même sujet et signé d’un nom qui fait autorité. Nous l’avons lue, cette étude, ou plutôt dévorée, en remerciant, à part nous, l’auteur, M. Vitet, de tout ce qu’il a mis dans ces belles pages, écrites comme il sait écrire, de chaleur communicative, d’observations fines, de judicieux aperçus, de science consommée. Nous avons regretté seulement que l’art pur ou l’esthétique tînt trop de place peut-être dans cette éloquente dissertation. Puis, nous, le grand admirateur de Rembrandt, nous serions tenté cependant de trouver que l’éminent critique ou plutôt le panégyriste, va trop loin dans l’éloge du Flamand, car il arrive à transformer en qualités même les défauts. En voici la preuve :

« ..… Ce n’étaient pas les formes, mais la lumière qu’il idéalisait. Il avait pour les formes la plus parfaite indifférence, et les prenait telles qu’il les rencontrait ; je ne sais même si sa prédilection n’était pas pour les moins élégantes, les moins nobles et les moins pures. Le hasard seul ne l’aurait pas conduit, surtout quand il peignait des femmes, à des modèles presque toujours laids. Il y mettait du sien évidemment et recherchait de préférence les êtres les plus disgraciés.

« ..… Dans ses traductions des Saintes Écritures, il

  1. Cette étude fut publiée dans la Revue du Monde Catholique. (Palmé, éditeur.)