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demment donnée en disant : « Va remettre cela à Raphaël en payement des têtes, et sois gracieux avec lui de façon à le satisfaire, car s’il voulait encore me faire payer les draperies, nous serions ruinés. »

En outre de ses grandes compositions, Raphaël a fait des portraits fort admirés dont plusieurs se voient au Louvre, et des tableaux de chevalet la plupart d’un prix inestimable parce qu’ils sont tout entiers peints de sa main. Notre Musée possède entre autres chefs d’œuvre le Saint-Michel vainqueur du démon, la belle Jardinière, la Vierge au Voile et la Vierge de François Ier ou Sainte Famille. « La Vierge de François Ier, dit M. Ch. Clément, passe avec raison pour l’ouvrage le plus parfait de Raphaël dans ce genre. Il est impossible en effet d’imaginer une composition plus riche, plus pleine, plus heureuse, des types plus purs et plus variés, une exécution plus irréprochable, plus soutenue, plus soignée dans les moindres détails… C’est là une de ces œuvres où l’étude fait sans cesse découvrir de nouvelles beautés, et, quoique la couleur locale n’en soit pas agréable, la Vierge de François Ier est une de ces créations, où l’artiste a eu le bonheur de réaliser sa pensée d’une manière complète. »

À Dieu ne plaise que je veuille contredire l’éminent critique moi qui ne fais jamais une visite au Louvre sans m’arrêter quelques instants devant la merveilleuse toile de Raphaël pour admirer le bonheur de la composition, la beauté des lignes, la suavité et la pureté des contours, la noblesse des types et la force des expressions. Pourtant, s’il m’est permis de le dire sans témérité, je voudrais quelque chose de plus dans cette admi-