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et le prit en très grande affection. Après avoir vu « l’École d’Athènes, où les grands hommes disputent sur les sciences humaines, Jules II fit détruire les peintures commencées par d’habiles maîtres pour donner un nouveau champ aux grandes pensées de Raphaël qui, dans la même salle, peignit l’admirable fresque d’Apollon au milieu des Muses et celle non moins remarquable de la Jurisprudence[1]. »

Le succès de ces œuvres fut immense, et le pape chargea l’artiste de décorer de la même façon une autre grande salle, dite Salle d’Heliodore de la plus importante des fresques lesquelles, en outre du Châtiment d’Heliodore, représentent la Messe de Bolsène, Attila et la Délivrance de saint Pierre. La salle de Charlemagne et la salle de Constantin furent également ornées de grandes peintures dues à Raphaël, mais aidé de ses nombreux élèves[2] ; car, surchargé de travaux, pour ces grandes compositions, le plus souvent dès lors, il se bornait à dessiner des cartons que les jeunes artistes copiaient sous l’œil du maître. Il en fut de même pour les Loges qui sont des galeries ouvertes à trois étages autour de la première cour du Vatican, et servent de communication pour plusieurs chambres pendant le conclave. Léon X, qui avait succédé à Jules II comme pape, ne témoignait pas à Raphaël moins d’affection que celui-ci ; ce fut par son ordre que l’artiste, après avoir terminé la salle de Charlemagne, s’occupa des Loges dont

  1. Vies des Peintres Italiens.
  2. La salle de Constantin, sauf deux figures, ne fut peinte qu’après la mort de Raphaël, mais par ses élèves et d’après ses dessins.