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— Eh ! mon ami, ne mourrai-je pas assez promptement ? Les Pradons et les Cottin dont nous nous sommes moqués dans notre jeunesse étaient des soleils auprès de ceux-ci.

Quelqu’un lui demandant ce qu’il pensait de son état, il répondit par ce vers de Malherbe :


Je suis vaincu du temps, je cède à ses outrages.


Un moment avant sa mort, il vit ou plutôt il entendit entrer M. Coutard qu’il reconnut à sa voix : Il dit en lui serrant la main :

— Bonjour et adieu, mon ami ; mais l’adieu sera bien long.

Peu d’instants après il expira, laissant par testament presque tous son bien aux pauvres.

« La compagnie qui suivit son convoi, et dans laquelle j’étais, dit L. Racine, fut fort nombreuse, ce qui étonna une femme du peuple à qui j’entendis dire :

— Il avait, à ce qu’il paraît, bien des amis, on assure pourtant, qu’il disait du mal de tout le monde. »

En terminant, détachons de la correspondance si intéressante de Racine et Boileau quelques pages qu’on aura plaisir et profit à lire :


RACINE À BOILEAU.


Au camp devant Namur, 3 juin 1692.     

« …. Les grenadiers du régiment des gardes françaises et ceux des gardes suisses se sont entre autres extrêmement distingués. On raconte plusieurs actions