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pieuses, les saintes femmes qui donnaient alors l’exemple de toutes les vertus.

Comment Boileau, si grand admirateur des anciens, quand il écrivait ces pages injurieuses, ne s’est-il pas une seule fois rappelé cet adorable vers de Virgile qui lui eût fait tout d’abord jeter au feu son brouillon :


Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem.

Legouvé, qui n’était pas un Virgile, n’a pas été mal inspiré par son cœur, lui, quand il a dit :


Tombe aux pieds de ce sexe à qui tu dois ta mère.


Il faut dire, à la décharge de Despréaux, qu’il n’avait point connu la sienne, puisqu’il la perdit, comme on l’a vu, dès l’âge le plus tendre.

À la Satire des Femmes nous préférons la plupart des autres comme aussi les Épîtres, À mes Vers, l’Éloge du Vrai, À mon jardinier, etc., où l’auteur fait preuve, dans sa langue savamment correcte, d’un esprit si fin comme d’un incomparable bon sens. L’Art Poétique, dont tant de vers sont devenus proverbes, semble plus admirable encore au point de vue de la forme, et l’on ne peut souscrire qu’avec de grandes réserves à l’arrêt de feu Sainte-Beuve, le déclarant, au point de vue littéraire, un Code abrogé ! Abrogé pour quelques parties sans doute, mais non pour la plupart des autres et en particulier quant aux règles du goût formulées dans un langage qui donne tout à la fois l’exemple avec le précepte. Ce poème, quoi qu’en aient dit les jeunes, bien vieillis aujourd’hui, subsiste et subsistera tant qu’en France