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La Quintinie et dont il tira si bon parti, que le roi le chargea de créer un autre potager plus vaste et qui pût suffire à tous les besoins, lui laissant d’ailleurs lui-même choisir l’emplacement. Le choix de La Quintinie était fait déjà, lorsqu’un caprice de la cour vint contrarier ses projets. Au retour d’une grande chasse, le roi s’arrêta dans un endroit qui parut des plus agréables aux dames, et plusieurs d’entre elles de s’écrier que ce lieu serait excellent pour le potager, dont il était beaucoup parlé depuis quelque temps, et le prince, par une regrettable condescendance, en dépit de sa première décision, donna l’ordre à La Quintinie d’établir là son potager, pour lequel on ne pouvait mettre à sa disposition que trente-six arpents et d’un terrain des plus médiocres, tel même, que La Quintinie nous dit : « Qu’il était de la nature de ceux qu’on ne voudrait rencontrer nulle part. »

Il ajoute : « La nécessité de faire un potager dans une situation commode pour les promenades et la satisfaction du Roi a déterminé l’endroit où il est placé et qu’occupait auparavant, pour la plus grande partie, un étang fort profond ; il a fallu remplir la place de cet étang, pour lui donner même une superficie plus haute que celle du terrain d’alentour ; ce que l’on a fait au moyen de sables enlevés pour faire la pièce d’eau voisine, et dont il n’a pas fallu moins de dix à douze pieds de profondeur ; mais pour avoir des terres qui fussent propres à mettre au-dessus de ces sables et les avoir promptement (sans une dépense trop excessive), on a été obligé de prendre de celles qui étaient les plus proches. Or, en les examinant sur le lieu, je trouvai qu’elles