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veli et où l’on voit deux inscriptions latines en son honneur[1]. »

Voici le portrait que Félibien nous a laissé de son ami et qu’il semble intéressant de pouvoir comparer avec celui qu’on voit au Louvre, peint par Poussin lui-même : « Son corps était bien proportionné, sa taille haute et droite ; l’air de son visage, qui avait quelque chose de noble et de grand, répondait à la beauté de son esprit et à la bonté de ses mœurs. Il avait, il m’en souvient, la couleur du visage tirant sur l’olivâtre, et ses cheveux noirs commençaient à blanchir lorsque nous étions à Rome. Ses yeux étaient vifs et bien fendus, le nez grand et bien fait, le front spacieux et la mine résolue… Il disait assez volontiers ses sentiments ; mais c’était toujours avec une honnête liberté et beaucoup de grâce. Il était extrêmement prudent dans toutes ses actions, retenu et discret dans ses paroles, ne s’ouvrant qu’à ses amis particuliers. »

Le 18 juin 1851, une statue de Poussin, due à une souscription nationale, a été érigée aux Andelys. Il n’arrivera plus aux étrangers, dit un journal à cette occasion, ce qui arriva naguères à un voyageur anglais que la gloire de Poussin avait attiré aux Andelys. Ce voyageur, ne voyant aucun monument, aucune inscription qui lui rappelât le grand peintre, s’adressa au premier bourgeois qu’il vit passer et lui demanda la maison de Poussin.

— La maison de Poussin, reprit le bourgeois, je ne crois pas que ce monsieur ait jamais demeuré dans la

  1. Maria Graham. Mémoires sur la vie de Poussin.