et de marbre presque réduits en poudre, et les donnant à son compagnon, il lui dit :
— Seigneur, emportez cela et dites : Cette poussière est l’antique Rome.
Un riche amateur lui montrant un tableau de sa façon, il lui dit :
— Il ne manque à l’auteur pour être bon peintre que d’être moins riche.
On lui demandait quel fruit il avait recueilli de son expérience ?
— Celui de pouvoir vivre avec tout le monde.
Poussin, grâce à sa vie régulière, avait joui longtemps, quoique assez peu robuste, d’une bonne santé ; mais en 1657, les infirmités, triste suite de l’âge, commencèrent à se faire sentir ; il eut une première atteinte de paralysie et il écrivit à M. de Chantelou : « Si la main me voulait obéir, je pourrais, je crois, la conduire mieux que jamais ; mais je n’ai que trop d’occasions de dire ce que disait Thémistocle en soupirant, sur la fin de sa vie, que l’homme décline et s’en va lorsqu’il est prêt à bien faire. Je ne perds pas le courage pour cela ; car tant que la tête se portera bien, quoique la servante soit débile, il faudra que celle-ci observe les meilleures et les plus excellentes parties de l’art qui sont du domaine de l’autre. »
Grâce à cette énergie de volonté, Poussin continua de travailler et, presque jusqu’à la fin de sa vie, il tint les pinceaux, malgré le tremblement de sa main ; les tableaux de cette dernière période, qu’on ne peut appeler de déclin, parmi lesquels se trouvent les Quatre saisons, ne sont inférieurs à aucun des précédents et peut-