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dont l’avaient comblé le roi, comme le cardinal. Mais les évènements se chargèrent, bientôt après, de lui rendre sa liberté. Poussin arrivait à Rome vers la fin de septembre 1642. Un mois après, il apprenait la mort de Richelieu, que le roi suivit de près dans la tombe, et M. de Noyers était éloigné des affaires. Poussin s’affermit complètement dans sa résolution de ne plus quitter sa petite maison du monte Pincio ; ce ne fut pas pourtant sans quelques combats.

Car qui n’a dans la tête
Un petit grain d’ambition ?


« Je vous assure, écrit-il à M. de Chantelou, que, dans la commodité de ma petite maison et dans le peu de repos qu’il a plu à Dieu de me prolonger, je n’ai pu éviter un certain regret qui m’a percé le cœur jusqu’au vif ; en sorte que je me suis trouvé ne pouvoir reposer ni jour ni nuit ; mais à la fin, quoi qu’il m’arrive, je me résous de prendre le bien et de supporter le mal. »


II

Poussin, établi de nouveau à Rome, reprit ses habitudes de vie régulière et laborieuse qui lui permirent de produire des tableaux en si grand nombre, malgré la correction et la conscience qu’il apportait dans son travail, que M. Dussieux, l’auteur des Artistes français à l’étranger, n’a pas catalogué moins de deux cent quatre-vingt-quatre tableaux et esquisses dans les principales