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ceux qu’il a laissés suffiront à sa gloire. N’eût-il écrit que le Stabat et le Salve Regina, il serait immortel. Ces deux magnifiques compositions aussi bien que la cantate d’Orphée furent composées par lui à Pouzzoles et, pour ainsi dire un pied dans la tombe ; car déjà malade de la phthisie pulmonaire à laquelle il devait succomber, par l’ordre des médecins il avait quitté Lorette pour chercher un climat plus doux, et accepté l’hospitalité que lui offrait, au pied du mont Vésuve, un généreux Mécène, le comte de Montdragonne. C’est là que mourut le grand artiste, âgé de trente-trois ans à peine (1737) ; il était né le 3 janvier 1704, à Jesi, dans les États-Romains.

Le poète eût pu dire de Pergolèse tout aussi bien que de Cimarosa :


Chantre mélodieux, né sous le plus beau ciel,
Au nom doux et fleuri comme une lyre antique,
Léger Napolitain, dont la folle musique
A frotté tout enfant les deux lèvres de miel,

. . . . . . . . . . . . . . .


Ô maître, tu gardas à travers ton délire
Un cœur toujours sensible et plein de dignité.
Oui, ton âme fut belle ainsi que ton génie[1].

  1. Barbier, Il Pianto,