Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PERGOLÈSE




Stabat mater dolorosa,
Juxtà crucem lacrimosa
Dùm pendebat filius, etc.

Qui n’a tressailli, qui n’a pleuré à l’audition de ces strophes sublimes que rend plus émouvantes une musique qu’un maître français qualifie en ces termes : « Le Stabat, dit Grétry, me paraît réunir tout ce qui doit caractériser la musique d’église dans le genre pathétique. » Puis, appréciant dans son ensemble le génie du grand compositeur auquel on doit tant de beaux chants religieux : deux Messes, un Miserere, un Laudate, deux Lœtatus, un Salve Regina, etc., Grétry ajoute :

« Pergolèse naquit et la vérité fut connue. L’harmonie a fait depuis lui des progrès étonnants dans ses labyrinthes infinis. Les exécutants, en se perfectionnant, ont permis aux compositeurs de déployer la richesse des accompagnements, mais Pergolèse n’a rien perdu. La vérité de déclamation qui caractérise ses chants est indestructible comme la nature[1]. »

Pergolèse, séduit par ce mirage souvent fatal aux jeunes artistes, s’était d’abord essayé au théâtre, mais

  1. Essais sur la musique.