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ment avec celle qu’on trouve ordinairement dans les livres de science[1]. »

Après avoir voyagé en France, comme nous l’avons dit, notamment à Tarbes, où il resta deux ans, nous trouvons, vers l’an 1542, Palissy marié « chargé de femme et d’enfants, établi à Saintes, et y travaillant tour à tour de ses trois états suivant l’occasion lorsqu’un accident fortuit lui vint faire entreprendre la fabrication du genre de poterie dont il est resté l’inventeur admirable. »

Il nous a fait lui-même le dramatique récit de cet épisode si important de sa vie dans le livre curieux intitulé : Discours admirables de la nature des Eaux et Fontaines[2]. Pouvons-nous mieux faire que de laisser la parole à un pareil témoin oculaire :

« Or, dit-il, afin de mieux te faire entendre ces choses, je te ferai un discours pris dès le commencement que je me mis en devoir de chercher le dit art, et par là tu orras les calamités que j’ai endurées au-paravant que de parvenir à mon dessein…. Tu verras que l’on ne peut poursuivre ni mettre en exécution aucune chose, pour la rendre en beauté et perfection, que ce ne soit avec grand et extrême labeur, lequel n’est jamais seul ains (mais) est toujours accompagné d’un millier d’angoisses. »

Voilà des paroles que le jeune artiste ne saurait trop méditer et qu’il pourrait écrire en tête de son Album ; continuons :

  1. E. Piot. Cabinet de l’Amateur, T. Ier
  2. In-8°. — Paris 1580.