Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les conditions et toutes les classes. Organe des lois, jamais il ne les a laissé fléchir au gré du caprice ; magistrat, il a jugé d’après sa conscience ; administrateur, il a fait bénir son nom dans les provinces qu’il a régies ; financier, il a pris l’ordre pour base et la probité pour guide ; riche, il a vécu comme s’il ne l’était pas pour donner davantage aux pauvres…. Ce qu’on n’avait vu dans aucun temps, ce qu’il était réservé à notre siècle de connaître et d’admirer, c’est un homme qui, possesseur d’une fortune immense, n’en a jamais été que l’administrateur au profit des pauvres, qui n’a jamais employé le pouvoir qu’à le faire bénir, qui a prévu toutes les infortunes, calculé toutes les ressources, fondé des prix pour tous les talents utiles et toutes les vertus modestes ; qui, mystérieux dans sa bienfaisance, n’a jamais donné d’argent que sous le sceau du secret ; qui a conspiré soixante ans dans l’ombre pour le bien public et qui, même à sa dernière heure, en répandant des libéralités sans exemple, aurait voulu rester inconnu, s’il avait pu faire son testament sans se nommer. »

Qu’ajouter à ces éloges si complètement mérités d’ailleurs ?