Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fiant aussi bien que d’actes de charité qui attestent l’ingénieuse bonté de leur auteur et « si l’on peut s’exprimer ainsi, ses progrès dans l’art de bien faire… Sa générosité avait cela d’admirable qu’elle n’était point, ainsi que chez beaucoup d’autres, l’effet subit de l’entraînement, mais le fruit d’une réflexion lente et sage. » C’est ainsi que, chaque année, il consacrait 15 000 fr. à retirer les objets d’une valeur qui ne dépassait pas 5 fr. appartenant aux mères jugées dignes des secours de la Charité Maternelle (la société).

Un jour, dans un salon, le comte Daru parla de la situation critique d’un général, homme distingué, qu’il ne nomma point par égard pour la famille, et qui de malheurs en malheurs était tombé dans la plus profonde misère. Le lendemain, M. de Montyon se rendit chez M. Daru et lui remit huit mille francs pour cet officier dont il ne demanda pas le nom et auquel il voulut rester inconnu.

Les Bureaux de Charité de la capitale reçurent de lui des sommes considérables destinées spécialement aux pauvres ouvriers sortis convalescents de l’hospice.

Le testament de M. de Montyon, mort à Paris le 29 décembre 1820, achèvera de le faire connaître. Sa fortune tout entière, considérable encore, grâce à une administration des plus sages, il la léguait aux hospices et aux fondations utiles des deux Académies. « Mais, dit M. de Chazet, en s’occupant du bonheur de l’humanité tout entière, il n’avait oublié aucune des personnes qui lui témoignaient de l’affection ou qui lui avaient rendu des services quelconques. »

Quel plus bel exemple pour les Crésus d’aujourd’hui