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envoyait en Auvergne, 10 000 fr. pour être distribués en secours aux indigents. Sur son revenu, il économisait dix autres mille fr. partagés entre ses compatriotes émigrés, et les prisonniers que le sort des armes amenait en Angleterre. « La France et le malheur voilà ce qu’il voulait secourir sous quelque drapeau qu’il les rencontrât[1]. »

En 1796, parut son Rapport au Roi, envoyé manuscrit à Louis {rom-maj|XVIII}} qui témoigna sa satisfaction à l’auteur en faisant immédiatement imprimer l’ouvrage[2].

Dans l’année 1801, M. de Montyon, croyant, d’après ce qu’il avait lu dans les journaux, que S. A. R. Madame, duchesse d’Angoulême, se trouvait dans l’embarras, s’empressa de lui écrire « pour mettre à ses pieds une partie de ce qu’il possédait. » Madame de Montmorency, répondit au nom de la princesse : « S. A. R. me charge de vous dire, Monsieur, que si elle n’accepte pas la preuve de dévouement que vous lui donnez, elle ne vous en sait pas moins de gré. »

Lors de la Restauration, M. de Montyon revint en France où il eut la joie de retrouver encore de nombreux et anciens amis empressés à fêter le vénérable octogénaire. Par un heureux concours de circonstances, dont les pauvres surtout devaient se féliciter, M. de Montyon avait conservé la plus grande partie de sa fortune. À peine de retour, il s’occupa de fondations nouvelles destinées à remplacer les anciennes en les ampli-

  1. Vie de M. de Montyon.
  2. Les prix de vertu comme les diverses fondations avaient été supprimés par la Convention.