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rieux, intègre, désintéressé, personne ne pouvait trouver de protection près de lui que dans son droit, et toutes les fois qu’il eut à prendre des conclusions dans une affaire, aucune considération ne balança dans son esprit le sentiment des devoirs. « Aussi l’avait-on surnommé au Palais pour son caractère inflexible le Grenadier de la Robe.

Entré comme conseiller au grand Conseil, seul, en 1766, il osa s’opposer à la mise en accusation de la Chalotais. Nommé, l’année suivante, à l’intendance d’Auvergne, il y fit bénir son administration bienfaisante autant qu’intelligente au milieu d’une disette des plus cruelles qui désola la contrée ; il dépensait jusqu’à 20 000 francs par an, prélevés sur son propre revenu, pour donner du travail ou des secours aux indigents. Cependant, tout en exaltant son zèle, le ministre le transféra à l’intendance de Provence, puis à celle de la Rochelle, pour donner sa place à un autre plus favorisé. Ce ne fut qu’en 1775, grâce à l’intervention du duc de Penthièvre, que justice lui fut rendue : revenu à Paris, il se vit appelé au Conseil d’État. En 1780, le comte d’Artois, le nomma, avec l’agrément du roi, son frère, chancelier chef de son conseil.

Dès cette époque, M. de Montyon s’occupait, en dehors de ses fonctions publiques, de travaux utiles, littéraires et philanthropiques. Il fonda, 1o en 1780, un prix annuel pour des expériences profitables aux arts, sous la direction de l’Académie des Sciences et il y consacrait une rente perpétuelle au capital de 12 000 francs.

2o En 1782, il fonda un prix annuel en faveur de l’œuvre littéraire dont il pourrait résulter le plus grand