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MONCEY

I

Dans peu de jours, va s’inaugurer un monument en l’honneur du maréchal Moncey, duc de Conégliano, sur la place Clichy[1], près de l’ancienne barrière qui fut le principal théâtre de sa gloire. Car, avec six mille hommes seulement qu’il déploya sur les hauteurs de Saint-Chaumont, de Belleville, des Batignolles, le maréchal tint en échec, pendant toute la journée du 30 mars 1814, les armées alliées qui, par masses énormes, affluaient sur la capitale. Il ne cessa le feu que le dernier, quand il sut qu’une capitulation avait été signée par Marmont, duc de Raguse. Rassemblant alors les débris de ses troupes, il les conduisit à Fontainebleau, jaloux de prouver à l’Empereur qu’il s’était jusqu’à la fin montré digne de sa confiance. Car c’est à Moncey, nommé commandant général de la garde nationale parisienne, que Napoléon avait dit, en partant pour sa campagne d’hiver :

« C’est à vous et au courage de la garde nationale que je confie l’Impératrice et le Roi de Rome. »

L’abdication signée (11 avril 1814), Moncey envoya

  1. Elle prendra, parait-il, le nom de : place Moncey.