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il est à remarquer que, quoiqu’elle eût été profanée et dévastée à l’intérieur, sa démolition ne commença qu’après la Terreur, pendant l’année 1797. « La ruine totale du monument fut consommée par ceux mêmes dont l’autorité eût pu le conserver. Les cultes étaient libres. Déjà les chrétiens se pressaient autour de l’église du patron de la France, et demandaient à la réparer à leurs frais. Les chefs de l’administration locale décidèrent qu’elle serait jetée par terre. » Ce qui eut lieu pendant les années 1797, 1798 et suivantes.

« Pour arriver à leurs fins, dit dans un précédent paragraphe M. Dupuy[1], les impies recoururent à des voies détournées. On employa d’abord la basilique à d’indignes usages. Ainsi, elle fut convertie en bivouac pour les troupes, puis en écurie pour un régiment de cavalerie. À cette occasion, voici ce qu’on rapporte : « À peine des chevaux eurent-ils été placés dans l’église qu’une lumière étrange en éclaira les voûtes. Durant plusieurs nuits ces animaux épouvantés ne cessèrent d’inquiéter les gardiens. » « Ce fait, dit l’écrivain à qui nous l’empruntons, serait attesté au besoin par des contemporains encore vivants et tous dignes de foi. »

Les reliques du Saint avaient pu naguère être sauvées grâce à la présence d’esprit et à la piété du maître sonneur de la basilique, Martin Lhommais, et de sa cousine, Marie-Madeleine Brault. Ce pieux trésor, renfermé dans une châsse nouvelle, ne sera pas le moindre ornement de la grande et superbe église qui s’élève à Tours en ce

  1. Histoire de saint Martin et de son culte ; in 8° 1852.