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encore : « Le comte de Maistre était d’un abord facile, d’une conversation enjouée, constant dans sa conduite, comme dans ses principes, étranger à toute espèce de finesse, ferme dans l’expression de ses opinions, du reste méfiant de lui-même, docile à la critique, sans autre ambition que celle d’un accomplissement irréprochable de ses devoirs. »

Terminons par quelques citations encore empruntées aux Lettres : « L’erreur n’est jamais calme : à la vérité seule est donnée la chaleur sans aigreur, grand phénomène pas assez remarqué » (p. 299.)

« Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer lorsque j’entends parler d’un changement de dynastie. Pour avoir un ange, je serais tenté d’une petite révolution ; mais pour mettre un homme à la place d’un autre, il faut avoir le diable au corps. Coupez-vous la gorge vingt ans, messieurs les fous ; versez des torrents de sang pour avoir Germanicus ou Agrippine, dignes de régner ; et pour vous récompenser, ils vous feront présent de Caligula. Voilà un beau coup vraiment ! En huit ou dix générations, toutes les bonnes et toutes les mauvaises qualités de la nature humaine paraissent et se compensent, en sorte que tout changement forcé de dynastie est non-seulement un crime, mais une bêtise. » (p. 316.)

« Les sectes n’ont de force contagieuse que dans leurs commencements et durant le paroxysme révolutionnaire, passé lequel elles ne font plus de conquêtes. Le catholicisme au contraire est toujours conquérant, sans jamais s’adresser aux passions, et c’est un de ses caractères les plus distinctifs et les plus frappants. » (p. 297.)

« Vouloir démembrer la France parce qu’elle est trop