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après avoir demandé et reçu les secours de la religion, prouvant à cette heure solennelle, comme par tant d’actes d’une admirable charité dont sa vie est pleine, qu’il n’avait jamais oublié les leçons du bon curé de Baudéan, auquel naguère encore il faisait un si touchant accueil. « Après bien des années, dit M. Loménie, le bon curé de Baudéan, vieillard presque octogénaire, a eu la joie de presser dans ses bras, avant de mourir, l’illustre chirurgien en chef de la Grande-Armée ; il a retrouvé son disciple en cheveux blancs, couvert de gloire, chamarré de décorations, conservant sous une enveloppe bronzée par le fer et le feu cette âme bonne, cet esprit jeune, cette sensibilité délicate, cette fraîcheur d’impressions, qui distinguaient l’enfant de chœur à cet âge heureux où il puisait dans les leçons et les exemples du pasteur les premières notions du bien et du beau. » C’est ainsi qu’il devint l’homme dont M. Pariset a pu dire dans un éloge qui semble un panégyrique et n’est que l’expression sincère de la vérité : « Intrépide, laborieux, vigilant, infatigable, il ne respirait que pour être utile aux hommes ; cœur généreux, cœur ouvert, il se donnait tout entier sans autre intérêt que le bonheur d’exercer son inépuisable pitié. »

Au milieu de sa vie si active, si occupée, Larrey trouvait encore le temps de consigner dans des mémoires, dans des articles de revues, ou même de longs ouvrages, le fruit de ses observations et les résultats de ses expériences. Entre les plus importants de ces ouvrages, que notre incompétence ne nous permet pas d’apprécier, il faut signaler en particulier les Mémoires de chirurgie militaire et campagnes de D.-J. Larrey, en un