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même, sur une invitation formelle de l’Empereur Alexandre.

La Restauration, dans les premiers temps, voyant trop dans Larrey le partisan dévoué de l’Empereur, parut un peu méconnaître les services rendus par l’illustre chirurgien, non pas seulement à la France, mais à l’humanité. Privé de son titre d’inspecteur général, il se vit retirer ses pensions ; néanmoins, il conserva son titre de chirurgien en chef de l’hôpital de la garde au Gros-Caillou, et continua d’en remplir les fonctions. Quoique peu riche, Larrey ne s’en refusa pas moins aux magnifiques propositions qui lui furent faites alors par plusieurs souverains étrangers ; il n’eut point à le regretter, car, bientôt, l’heure de la justice sonna pour lui, et par une loi spéciale, en 1818, sa pension lui fut rendue.

Le gouvernement issu de la Révolution de juillet ne témoigna pas pour Larrey moins d’estime. Nommé chirurgien en chef des Invalides, il donna au bout de quelques années sa démission par des motifs qui ne peuvent qu’honorer son caractère. Membre du conseil supérieur de santé, comme chirurgien inspecteur, il se rendit, au commencement de l’année 1842, en Algérie pour visiter les hôpitaux de la colonie. Sa mission accomplie, non sans de grandes fatigues, il revint en France, mais pendant la route, de Marseille à Paris, il fut atteint d’une pneumonie aiguë, et forcé de s’arrêter à Lyon. Bientôt il succomba[1] (22 juillet 1842) dans les bras de son fils,

  1. Le jour même où Larrey s’éteignait à Lyon, sa femme, la digne compagne de sa vie, expirait à Bièvre dans les bras de sa fille.