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autre orne la salle des séances de l’Académie de médecine, dont Larrey fut membre en remplacement de Pelletan. Venons aux détails biographiques.

Larrey (Dominique-Jean), était né à Baudéan, près Bagnères-de-Bigorre, en juillet 1766. La Biographie universelle et la Biographie nouvelle ont répété, après beaucoup d’autres, que Larrey se trouva orphelin dès le plus bas âge, ce qui n’est point tout à fait exact, car, dit M. Loménie, démentant ces affirmations erronées, « il perdit son père seulement et fut élevé avec une grande tendresse par sa mère qui lui fut conservée jusqu’à la Restauration. Un digne prêtre, l’abbé de Grasset, curé de Baudéan, charmé de la gentillesse et de la vivacité de l’enfant, se chargea de sa première instruction… Élevé comme le petit Joas à l’ombre du sanctuaire, le jeune Larrey présentait au curé de Baudéan l’encens ou le sel, parait de fleurs le modeste autel du village et mêlait sa voix pure aux chants religieux des paysans béarnais ; il était enfant de chœur. »

À l’âge de treize ans, l’enfant dit adieu non sans larmes à sa mère et au bon curé pour aller continuer ses études littéraires, puis commencer ses études médicales sous les yeux et sous la direction de son oncle, M. Alexis Larrey, chirurgien-major et professeur à l’École de chirurgie de Toulouse. Après huit années de séjour dans cette ville, Larrey, muni de son diplôme, vint à Paris (1787), et de là fut envoyé à Brest où il s’embarqua en qualité de chirurgien-major sur la frégate la Vigilante, qui allait à Terre-Neuve protéger la pêche de la morue. À son retour, Dominique obtint une place de chirurgien interne aux Invalides,