Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Mon cher Charles, moi qui ai tant aimé la nature, qui ai peut-être contribué à la faire aimer, tu vois comme elle me traite. »

La veille de sa mort, il se fit montrer les dernières pages d’un grand ouvrage auquel il travaillait depuis longues années.

— Mon ami, dit-il à son fils, écris en gros caractère, fin au bas de ces manuscrits.

Ce passage du discours préliminaire témoigne des sentiments qui l’animaient à cette heure suprême et prouvent que toujours il s’était souvenu de sa première et chrétienne éducation : « Vers ce temps où le fils de Drusus faisait triompher au-delà du Rhin les armes de Rome, une petite contrée de l’Orient voyait naître Celui dont la parole devait renouveler la face de la terre. Ceux mêmes à qui la lumière de la foi ne révélerait pas la nature divine de Jésus, verraient en lui l’admirable auteur du plus grand et du plus heureux changement que puissent raconter les annales du monde. L’esprit de l’Évangile a pénétré jusque au plus profond des cœurs ; il y a gravé les principes d’une morale aussi douce que sublime, et rendant à la nature humaine toute sa dignité, quels progrès n’a-t-il pas imprimés à la civilisation ? Nous observerons plus d’une fois dans cette histoire les mémorables effets de cette puissance invincible contre laquelle tous les efforts des passions humaines ont été et seront toujours vains. »

On raconte qu’un des aïeux de Lacépède, Joseph de la Ville, qui avait eu part aux bontés du plus aimé de nos rois, devint plus tard l’ami de François de Sales qui lui donna son portrait ; et cette image d’un saint vénéré