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découvertes de la géologie. Qui pourra concevoir en effet la possibilité d’une révolution qui aura transporté la Sibérie des régions équinoxiales aux régions polaires ; qui trouvera comme lui dans les Samoyèdes les pères des sciences et des arts ? Son histoire de l’astronomie indienne n’est pas moins remplie de paradoxes, il en est de même des Lettres de l’Atlantide et sur l’origine des sciences. Aussi, tout en reconnaissant en lui de l’imagination, de la science et le talent d’écrire, les savants de son temps appelèrent ses systèmes astronomiques : Les Rêveries de Bailly[1] ».

La réputation d’honnêteté de Bailly le fit nommer, en 1786, membre de la commission chargée d’inspecter les hôpitaux. Le rapport de Bailly choisi par ses collègues pour tenir la plume, n’est pas le moins intéressant de ses ouvrages, quoiqu’il attriste profondément par la révélation d’un état de choses qui nous semble aujourd’hui monstrueux. D’abord quand les commissaires se présentent à l’Hôtel-Dieu afin d’examiner par eux-mêmes l’établissement où les abus leur avaient été particulièrement signalés, la porte leur est refusée. « Nous avions besoin de divers éléments, nous les avons demandés, aussi bien qu’une personne qui pût nous guider et nous instruire ; nous n’avons rien obtenu. »

« Quelle était donc l’autorité, dit Arago[2], qui se permettait ainsi de manquer aux plus simples égards envers des commissaires investis de la confiance du roi,

  1. Encyclopédie catholique.
  2. Éloge de Bailly.