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Parlant de lui comme professeur, il écrit :

« Des Genettes était moins écouté qu’applaudi, car sa mimique était mieux comprise que sa parole. Aux examens il était fier de son latin en effet élégant et facile ; et il posait ses questions avec autant d’esprit que d’autorité, toujours plus occupé de l’auditoire que des candidats, et dispensant ceux-ci de toute réponse par de longs et brillants monologues où il excellait.

« Laissez-moi parler, leur disait-il, vous gagnerez à vous taire. En parlant, je vous instruis, et préserve votre vanité du remords d’une mauvaise réponse. »

« Il était le même à l’Académie toujours personnel et blessant… Trop conteur pour administrer sagement et pour bien conclure, sa vie entière ne fut pour ainsi dire qu’une longue narration, y compris le temps où il fut maire du 10e arrondissement de Paris. »

À ces affirmations ayant un peu l’air d’accusations sous la forme d’épigrammes, mais dont l’exagération même atténue beaucoup la portée, nous opposerons le jugement formulé antérieurement par Rabbe et Boisjolin dont la Biographie Nouvelle, l’Encyclopédie des Gens du monde, etc, se font les échos :

« Nous n’aurions fait connaître que très imparfaitement M. Des Genettes, si nous ne parlions pas de ses talents comme professeur. Ses cours à la Faculté étaient des modèles de clarté et de méthode, pleins d’idées neuves et saillantes. Comme orateur, il se distingue par une familiarité originale et piquante. Dans ses divers discours à la Faculté, dans les discussions journalières de l’Académie de Médecine, il a constamment fait preuve d’une grande sagacité de raisonnement jointe au