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de service, il était déjà médecin en chef de l’armée. »

Ainsi s’exprime le biographe cité plus haut qui, quoique peu disposé, ce semble, à la sympathie, parle comme ses confrères (avec moins de chaleur sans doute) et ne peut se refuser à rendre témoignage à la vérité. Des Genettes se rencontra à Nice avec Bonaparte, plus jeune que lui de quelques années, et qui fut prompt à l’apprécier ; car lorsqu’ils se séparèrent, le jeune général lui dit :

« Étudiez tous les détails d’une armée ; j’en profiterai plus tard, vous aussi. »

En effet, l’expédition d’Égypte résolue, Bonaparte nomma Des Genettes médecin en chef de l’armée, et comme on l’a vu déjà, il n’eut point à le regretter. « Dès son entrée dans la contrée nouvelle, dit le docteur Pariset, qui lui-même visita l’Égypte, après avoir réparti ses collaborateurs sur les différents points que devaient occuper nos armes, son premier soin fut de les inviter, par une instruction, à l’étude des lieux, des hommes, des travaux, des aliments, etc. De là sont nées les curieuses topographies et les notes et les mémoires qu’il a publiés dans son ouvrage (Histoire médicale de l’armée d’Orient) sous les noms de leurs auteurs ; car loin de tenir dans l’ombre les savants et courageux médecins de l’armée d’Égypte, il aimait à les parer de leurs talents, comme il aimait à reconnaître et à proclamer leurs services. »

Des Genettes, après le départ de Bonaparte, resta en Égypte avec Kléber, son ami, dont la statue occupa toujours une place d’honneur dans sa bibliothèque. De retour en France seulement vers 1801, il fut nommé