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Valazé) était originaire d’Essée, joli bourg situé entre Seez et Alençon. Il commença ses études classiques au collège de cette dernière ville et les acheva à Paris dans la maison de Sainte-Barbe. Peu de temps après sa sortie, il lui échut un héritage, et cette fortune inespérée lui permit d’employer quelques années en voyages. Après un séjour en Angleterre, il se rendit en Italie où il se lia avec les professeurs les plus distingués des universités, et notamment le docteur Paul Mascagni. Les voyages ne l’avaient pas détourné des études médicales vers lesquelles l’entraînait sa vocation puisque, à son retour en France, il se rendit immédiatement à Montpellier où il fut reçu docteur après un brillant examen. Faut-il croire à l’exactitude du portrait que nous fait de Des Genettes à cette époque un biographe qui, contrairement à tous les autres, paraît assez peu sympathique à l’illustre médecin ? « Des Genettes avait alors vingt-sept ans. Bien fait de sa personne, d’un esprit mordant et ironique et d’une physionomie saisissante, libéral par tempérament quoique assez fier de sa gentilhommerie, fort disert, démonstratif et enjoué ; peu scrupuleux en fait d’épigrammes et de médisances, faisant le portrait sans atténuer les défauts et joignant le talent du mime à celui du causeur ; habile à improviser l’anecdote sans jamais taire ni les dates ni les noms propres, ce qui allait fréquemment jusqu’à la personnalité, Des Genettes fréquentait non-seulement les cercles du monde, mais les personnages haut placés dont sa façon de parler très-accentuée et son verbe élevé aiguillonnaient singulièrement la curiosité et l’attention[1]. »

  1. Is. Bourdon. — Biographie universelle.