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FROISSARD OU FROISSART



Quoique Froissard nous ait souvent parlé de lui dans ses Chroniques comme dans ses Poésies, somme toute il nous en apprend peu de chose, et ce qu’il nous en apprend mieux eût valu le plus souvent nous le laisser ignorer ; car ces détails ont trait à ses goûts qui ne prouvent guère beaucoup de sérieux dans l’esprit et cette gravité de mœurs qu’exigeait son caractère, puisque Froissart était prêtre. Mais tout probablement ces confidences concernent l’époque où, libre encore de lui-même, il n’était point entré dans les ordres :

    En mon jouvent (jeunesse), tout tel estoie
    Que trop volontiers m’esbatoie.
    Et tel que fui encor le sui…
    Très que n’avoie que douze ans
    Estoie fortement goulousans (désireux)
    De vésir (voir) danses et carolles,
    D’oïr ménestrels et parolles,
    Qui s’appartiennent à déduit,
    Et de ma nature introduit
    D’aimer par amour tous ceauls (ceux)
    Qui aiment et chiens et oiseauls ;
    .........
    Et si destoupe mes oreilles,
    Quand j’oï vin verser de bouteilles,
    Car au boire prens grand plaisir.