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et de mérite, Piganiol de la Force, incline à ce sentiment insinué sinon formulé dans son second volume, quoique plus tard ébranlé, ainsi qu’il l’avoue, par la publication du savant ouvrage de l’abbé Vilain : Histoire critique de Nicolas Flamel, etc., il paraisse hésitant et même tout près de se rétracter : « Ce judicieux auteur (l’abbé Vilain), écrit Piganiol, a fait voir par un inventaire très-exact de tout ce que Flamel a eu de biens, que ce prétendu philosophe ne jouissait pas d’une fortune aussi immense que le veulent les alchimistes, et que les dépenses qu’on lui attribue n’étaient pas aussi considérables pour être au-dessus des facultés d’un écrivain (calligraphe) qui était fort occupé dans sa profession et qui, par conséquent, gagnait beaucoup. »

C’est l’opinion, aujourd’hui généralement adoptée et que formulait récemment M. Vallet de Viriville : « L’idée qu’on se fait, d’après ces renseignements authentiques, au sujet de Nicolas Flamel, n’est déjà plus celle d’un bourgeois vulgaire. On y voit : un homme sagace, habile au gain, amoureux de sa renommée, imitant la dévote et vaniteuse ostentation des princes de son temps, mais mêlant à ces travers le zèle du bien, du juste et de l’utile. »

Flamel mourut en 1418 ; il fut enterré dans l’intérieur de l’église Saint-Jacques-la-Boucherie, à laquelle (n’ayant point d’enfants), il avait légué la meilleure part de sa fortune.

En outre des constructions, dont nous avons parlé, Flamel, ayant acquis du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, dans le faubourg, un grand terrain, « fit construire en ce lieu, dit M. de Viriville, divers édifices d’un