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avait hérité de sa femme, les époux s’étant fait donation mutuelle, était réputé le bourgeois le plus riche de Paris, et cette fortune considérable il ne cessait de l’accroître par son industrie. Il continuait aussi ses libéralités dont le sentiment religieux paraît avoir été le premier, le principal, sinon le seul mobile. Il fit élever une seconde arcade au charnier des Innocents, aida à la construction de nombreuses églises, monastères, maisons de charité, etc., et fit don en outre de dix-neuf calices aux églises ou chapelles. Sans doute un peu de vanité se mêlait à tout cela puisque sur tous ces calices on voyait son chiffre, en même temps que, sur la plupart des monuments, il avait soin de se faire représenter en image ou statue, ainsi que feue Pernelle, son épouse. Mais on ne peut douter cependant, qu’à part quelque ostentation peut-être, la piété, comme nous l’avons dit, ne fût son grand mobile ; cette conviction résulte en particulier pour nous de la lecture de son remarquable testament, commençant ainsi :

« Par devant, etc… a comparu, Nicolas Flamel, sain de corps et pensée, bien parlant et de bon et vrai entendement, et comme il disait et comme de prime face apparaît, attendant et sagement considérant qu’il n’est chose plus certaine que la mort, ni chose moins certaine que l’heure d’icelle, et pour ce que, en la fin de ses jours, il ne fit et ne soit trouvé importunité sur ce, non voulant de ce siècle trépasser en l’autre intestat, pensant aux choses celestiaux et pendant que sens et raison gouvernent sa pensée ; désirant pourvoir au salut et remède de son âme, fit, ordonna et avisa son testament ou ordonnance de dernière volonté, au nom