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thèques. Les docteurs si nombreux de l’Université, d’autre part, multipliaient avec non moins de zèle les livres originaux.

Flamel qui, paraît-il, exerçait sa profession plutôt en commerçant, en industriel, qu’en artiste, visant surtout à l’utile, se trouvait déjà dans une position fort satisfaisante, lorsqu’il épousa, par intérêt, sans doute, autant que par amour, une bourgeoise de Paris, la dame Pernelle, deux fois veuve, et qui, possédant quelque bien, accrut l’actif de la communauté, tant par son apport que par ses talents de ménagère, sobre, laborieuse, active, économe, le modèle du genre en un mot.

Les époux habitaient d’abord deux modestes échoppes d’écrivain adossées à l’église Saint-Jacques-la-Boucherie. Ces échoppes, rebâties et agrandies, devinrent des maisons, et vis-à-vis, sur un terrain vague acheté par l’écrivain-juré, s’éleva une autre maison plus grande, un véritable hostel tout enrichi au dehors d’histoires (sculptures) et devises peintes ou gravées. Dans cet hostel, en sa qualité de calligraphe agrégé et émérite, Me Flamel instruisait dans son art des écoliers externes ; d’autres y demeuraient en bourse, c’est-à-dire comme pensionnaires. L’argent ainsi lui venait de tous les côtés à la fois, car les manuscrits, copiés par ses élèves les plus habiles, tout probablement se vendaient à son profit, au moins pour une partie. Riches de plus en plus, les deux époux s’honorèrent d’ailleurs par le bon emploi de leur fortune, en faisant construire une arcade au charnier ou cimetière des Innocents, ainsi que le petit portail de l’église en face de leur maison.

Quelques années après, Flamel devenu veuf, et qui