qualités d’un orateur est la vertu. Il faut une probité qui soit à l’épreuve de tout, et qui puisse servir de modèle à tous les citoyens ; sans cela, on ne peut paraître persuadé ni par conséquent persuader les autres. »
Tout serait à souligner dans cette page qu’on croirait écrite d’hier et à l’intention de tels de nos députés et journalistes qui sûrement ne l’ont point lue ou ne songent guère à en faire leur règle de conduite.
Les écrits relatifs à la controverse se recommandent par les mêmes mérites du fond et de la forme, et par cette courtoisie du langage qui trahit à la fois le vrai chrétien et le gentilhomme. Malheureusement, ces ouvrages n’ont plus qu’un intérêt purement rétrospectif puisque presque toutes les questions qui y sont traitées, et qui soulevaient à l’époque des polémiques si ardentes, sont pour nous non pas seulement comme les almanachs de l’autre année, mais comme ceux d’il y a cinquante ans. Le Jansénisme est mort et bien mort, et aussi le Quiétisme qui fournit à l’évêque de Cambrai l’occasion d’un si beau triomphe par l’empressement et la sincérité de sa soumission. On ne peut trop déplorer d’ailleurs que cette malheureuse controverse ait séparé des hommes comme Fénelon et Bossuet, si bien faits, chacun de leur côté, pour se comprendre ; et dont l’amitié, malgré la divergence des opinions sur certains points, aurait dû rester indissoluble. La désunion de ces deux grands cœurs et de ces deux sublimes esprits est à jamais regrettable et nous doit être à tous un sujet de graves réflexions. Je regarderais presque comme une témérité de me prononcer entre ces deux illustres qui me sont chers également ; toutefois, s’il faut l’avouer,