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J’ai réservé pour la fin un dernier trait qui achève le portrait : « du brave homme » et qui prouve que Mathieu de Dombasle n’avait jamais oublié les leçons de ses anciens et vénérables maîtres. « Benoit a habité trente ans un pays où le culte catholique n’est pas exercé, et où il n’existe pas de pasteur ; cependant il n’a rien perdu de son attachement à la religion, et par sa piété franche et douce, il est aujourd’hui le modèle du canton. »

Faut-il s’étonner ensuite que l’ami Benoit ait conquis à l’auteur tant de sympathies dont témoignent les lettres en fort grand nombre qu’il reçut après la publication de son livre ? Entre ces lettres dont beaucoup expriment, avec une affectueuse reconnaissance et parfois une éloquente naïveté, les sentiments dont étaient pénétrés les signataires, je n’aurais que l’embarras du choix. Je me bornerai à une seule citation, tirée d’une lettre datée du 24 mai 1827 et curieuse autant que touchante dans sa simplicité pleine de bonhomie :

« J’ai lu avec beaucoup de plaisir les secrets de votre ami, J.-N. Benoit. Je désirerais bien l’avoir avec moi, pour quelque temps, dans une propriété que j’exploite à un quart d’heure de cette ville, dans une position des plus agréables, où nous ferions quelque chose de beau ; le terrain y est très facile. Aimant l’agriculture autant que vous pouvez l’aimer, ainsi que M. Benoit, je désirerais beaucoup être aidé d’un homme entendu tel que lui, je vous prie de lui en faire part et de me dire ce qu’il en pense. »

Pour qu’on pût s’y tromper ainsi certes l’ingénieuse