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miration à ceux qui ne le connaissaient pas encore parfaitement. Mais son secrétaire, continuateur de sa vie, dit que, quoiqu’il fût enclin à la colère, cependant il se retenait facilement ; il n’était aucunement vindicatif, et ne savait ce que c’était que de reprocher à personne les anciennes fautes. Il passait pour mélancolique, sévère et d’un abord difficile ; mais il ne paraissait tel qu’à ceux qui le voyaient rarement. Il était franc, candide, ingénu, ouvert, parlait librement et sans flatterie, ne déguisant point aux grands ni aux princes leurs propres défauts. »

Son biographe nous apprend aussi « qu’il aimait la musique et qu’étant dans son palais épiscopal, il ne rougissait » point de chanter sa partie avec des musiciens. Un fait assez curieux et qu’il ne faut pas oublier, c’est que l’invention du bizarre instrument, si longtemps en usage dans les paroisses sous le nom de serpent, fut due à l’un des chanoines d’Auxerre vers 1590.

Amyot, dont la constitution était robuste, vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans où, miné par une fièvre lente, il succomba le 6 février 1593, dans les sentiments d’une grande piété. Rouillard nous donne à propos de ses obsèques ce détail intéressant : « Comme on le voulut enterrer au devant du maître-autel de son église cathédrale, et qu’on vînt à fouiller, on y trouva une sépulture de pierre, vide, en laquelle autrefois avait été posé le corps d’une comtesse d’Auxerre, nommée Mathilde, peut-être Mathilde ou Mahaut de Courtenay, comtesse d’Auxerre environ l’an 1300 ; et là fut déposé le corps d’icelui évêque, avec beaucoup de cérémonies, pompes et honneurs funèbres. »