Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


COLBERT ET LOUVOIS



J.-B. Colbert, ministre et secrétaire d’état, contrôleur général des finances sous Louis XIV, né en 1619, mourut en 1683. On sait en quels termes Mazarin mourant recommandait au roi son futur successeur :

« Je dois beaucoup à Votre Majesté, mais je crois m’acquitter en lui donnant Colbert. »

On sait de même avec quels éloges les contemporains, prosateurs et poètes, parlent de ce célèbre ministre. Son nom revient plus d’une fois dans les Satires de Boileau, mais non pas comme celui de Cotin, Quinault, Bonnecorse, etc., pour servir de jouet au poète railleur, tout au contraire :

    Et trompant de Colbert la prudence importune,
    Va, par tes cruautés mériter la fortune,

dit Despréaux dans la huitième Satire. Racine, en dédiant « à Monseigneur Colbert » sa tragédie de Bérenice, ne lui ménage pas les compliments : « … Ce qui fait son plus grand mérite (de la tragédie) auprès de vous, c’est, Monseigneur, que vous avez été témoin du bonheur qu’elle a eu de ne pas déplaire à Sa Majesté.

« L’on sait que les moindres choses vous deviennent