Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’abbé de Malignon, s’exprime ainsi : « Ces hommes sont si savants qu’il n’y a pas moyen d’argumenter avec eux ; leur vie est si pure et si évangélique qu’il n’y a rien à leur reprocher.

Dans un autre numéro du même journal on lit encore : « En voyant de tels hommes, qui peut douter s’il est permis à la nature humaine d’approcher de la perfection de l’Homme-Dieu et de l’imiter de très près. »

Une autre fois, c’est un protestant de la ville qui vient trouver l’abbé de Cheverus pour lui dire les larmes aux yeux : « Je ne croyais pas qu’un homme de votre religion pût être un homme de bien ; je viens vous faire réparation d’honneur ; je vous déclare que je vous estime et vénère comme le plus vertueux que j’aie connu. »

Voilà, pris au hasard entre mille, quelques-uns des témoignages publiés ou privés d’admiration et d’estime rendus à ce saint évêque qui fit bénir dans les deux mondes sa charité inépuisable, héroïque parfois, comme sa douceur merveilleuse, et fut dans ce siècle tourmenté un autre St-François de Sales. N’est-ce pas un bonheur d’avoir à raconter, quoique, hélas ! trop brièvement, cette vie si pleine et dans laquelle abondent les traits touchants ou sublimes ? Heureux si nous pouvons faire passer dans l’âme du lecteur quelques-unes des émotions qui, plus d’une fois, ont remué délicieusement notre cœur, et fait trembler des larmes à nos paupières ! Mais c’est trop insister sur l’exorde, venons aux preuves, à savoir aux faits eux-mêmes dont l’éloquence sera bien autrement persuasive que tous les discours.