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DE LA CHAISE



Cette rue s’appela d’abord chemin de la Maladrerie, puis rue des Teigneux, noms qui lui furent donnés à cause d’un hôpital s’élevant sur l’emplacement occupé ensuite par l’hospice des Petits Ménages, monument, non, bâtiment qui lui-même va disparaître, car les démolisseurs sont à l’œuvre et paraissent pressés d’en finir.

On n’aura point à le regretter, si surtout à la place de ce vaste mais peu gracieux édifice, ayant un peu l’extérieur d’une prison, nous voyons s’épanouir le beau square que promet l’ancien jardin de l’établissement. De la rue on apercevait à travers la grille deux ou trois allées d’arbres magnifiques, et l’on n’eût pas demandé mieux parfois que de se reposer sous leur ombrage[1].

Comment et à quelle époque la rue, dite des Teigneux, prit-elle le nom de la Chaise ? Nous l’ignorons. Ce dernier nom lui vient-il d’une enseigne ainsi qu’un historien l’affirme, ou du célèbre Jésuite qui fut pendant tant d’années le confesseur de Louis XIV ? Cette version me paraît préférable, d’abord comme la plus naturelle ; puis parce qu’elle rappelle le souvenir d’un

  1. Ces arbres, à l’exception de trois ou quatre, ont été abattus l’an dernier, pendant le siége.