Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et devant les services rendus. Les récits des soldats rentrant dans leurs foyers le firent populaire. À un mouvement particulier des épaules, ils avaient deviné, dans ce général en chef, le grenadier qui avait autrefois porté comme eux le havre-sac. Son attentive sollicitude pour leurs besoins, ses ménagements pour leurs fatigues, sa résolution dans le danger, sa bonhomie, le leur avaient rendu cher. Ils l’appelaient affectueusement « le père Bugeaud » comme autrefois les vétérans de Louis XIV appelaient Catinat « le père la Pensée. »

Bugeaud était né en 1784, dans la Dordogne ; engagé en 1804, dans les vélites du camp de Boulogne, il était caporal à Austerlitz (2 décembre 1805). Maréchal de France et duc d’Isly, après la bataille de ce nom (14 août 1844), il mourut en 1849 et couronna sa vie si glorieuse par une fin admirablement chrétienne.