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Ense et Aratro, voici à quelle occasion : Après le glorieux combat de l’Hôpital-sous-Conflans (28 juin 1815) où avec dix-sept cents hommes d’infanterie, il battit un corps autrichien de six mille hommes, « emportant avec lui l’honneur d’avoir combattu le dernier pour la défense du territoire, il revit les bois de la Dordogne et ses foyers. C’est alors que commença pour lui cette seconde carrière où l’attendaient d’autres luttes et d’autres efforts, où il dut reconquérir par la plus persévérante économie, un champ après l’autre, comme il le disait souvent, le domaine paternel passé en des mains étrangères. L’agriculture, où il ne tarda pas à exceller, devint la passion de sa vie et il y apporta les aptitudes, les vues pratiques, le rare bon sens qu’il avait naguère montré dans les armées.

« … Je ne sais rien de plus caractéristique et de plus attachant que cette évolution de trente ans dans l’existence du maréchal, qui commence au camp de Boulogne comme simple soldat, le ramène à travers cent actions d’éclat dans les champs de la Piconerie, l’y fixe quinze ans, et le rejette pour le reste de sa vie, dans la lutte politique et dans l’armée. »

Après les évènements de 1830, en effet, Bugeaud, rappelé à l’activité fut envoyé, en même temps par les électeurs à la Chambre des députés. Plus tard, il partit pour l’Algérie dont il devint par la suite gouverneur-général, et rendit à la colonie et à la France d’inappréciables services à la fois général habile et éminent administrateur. « La persévérance des efforts, l’éclat des moyens, la grandeur des résultats, forcèrent ses plus ardents contradicteurs à s’incliner devant l’homme