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supérieurs (car je n’en demande aucune en particulier pourvu que je sois éloigné de Paris), sera le lieu de mon repos. Là, oubliant les choses du monde, je repasserai devant Dieu toutes les années de ma vie dans l’amertume de mon âme. Voilà le sujet de tous mes vœux. »

Bourdaloue est tout entier dans cette admirable lettre ; aussi j’ai tenu à la donner tout au long et non par extraits seulement comme ont fait la plupart des biographes. Il se montre bien là tel que nous le dépeint son confrère, le Père Bretonneau : « Cependant Bourdaloue, en pensant aux autres, ne s’oubliait pas lui-même ; au contraire, ce fut par de fréquents retours sur lui-même qu’il se mit en état de servir si utilement les autres… Ses succès ne l’éblouirent point et ses occupations ne l’empêchèrent pas de veiller rigoureusement sur sa conduite. D’autant plus en garde qu’il était plus connu et dans une plus haute considération… Étroitement resserré dans les bornes de sa profession, il joignait aux talents de la prédication et de la direction des âmes le véritable esprit religieux… Il ne s’épargnait en rien également prêt pour qui que ce fut et se faisant tout à tous. Dans ce grand nombre de personnes de la première distinction dont il avait la conduite, bien loin de négliger les pauvres et les petits, il les recevait avec bonté ; il descendait avec eux, dans le compte qu’ils lui rendaient de leur vie, jusques aux moindres particularités ; et plus sa réputation et son nom leur inspiraient de timidité en l’approchant, plus il s’étudiait à gagner leur confiance, et à leur faciliter l’accès auprès de lui. Il ne se contentait pas de ce bon accueil. Il les allait