malheureux amis (quels amis que ceux-là !) n’étaient intervenus pour l’empêcher. »
Sa mort eut lieu à Paris, le 16 juillet 1857, à l’âge de 77 ans ; il était né dans cette même ville le 19 août 1780 comme lui-même le dit dans la chanson intitulée le Tailleur et la Fée.
Dans ce Paris plein d’or et de misère,
En l’an du Christ mil sept cent quatre-vingt,
Chez un tailleur, mon pauvre vieux grand-père,
Moi, nouveau né, sachez ce qui m’advint :
Rien ne prédit la gloire d’un Orphée
À mon berceau qui n’était pas de fleurs ;
Mais mon grand-père, accourant à mes pleurs,
Me trouve un jour dans les bras d’une fée ;
Et cette fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.
Le bon vieillard lui dit, l’âme inquiète :
« À cet enfant quel destin est promis ? »
Elle répond : « Vois-le, sous ma baguette,
Garçon d’auberge, imprimeur et commis.
Un coup de foudre ajoute à mes présages[1].
Ton fils atteint va périr consumé ;
Dieu le regarde, et l’oiseau ranimé
Vole en chantant braver d’autres orages.
...........
Tous les plaisirs, sylphes de la jeunesse,
Éveilleront sa lyre au sein des nuits. »
Le vieux tailleur s’écrie : « Eh quoi ! ma fille
Ne m’a donné qu’un faiseur de chansons !
Mieux jour et nuit vaudrait tenir l’aiguille
Que, faible écho, mourir en de vains sons.
- ↑ L’auteur fut frappé de la foudre dans sa jeunesse.