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éprouvée et malheureuse ! Aussi, c’est à la France à bien dire que notre ouvrage est consacré pour la meilleure partie, puisque le plus grand nombre de ces Illustres dont on lira les Biographies naquirent dans des villes ou villages de la province, et parfois leur vie s’y est écoulée tout entière. Plusieurs du moins, après de longues années passées dans les agitations de la grande cité, sont revenus mourir au lieu de leur naissance. Comme tel glorieux poète, ils ont voulu dormir leur dernier sommeil sous le ciel où fut leur berceau, reposer près de la vieille église où, dans la candeur de l’enfance, ils avaient prié, à l’ombre de ce clocher ou mieux de cette croix sainte qui leur était, en fermant les yeux, un gage assuré du suprême réveil !

::....... Non ! ne m’élevez rien !

Mais près des lieux où dort l’humble espoir du chrétien,
Creusez-moi dans ces champs la couche que j’envie,
Et ce dernier sillon où germe une autre vie !
...............
Là, sous des cieux connus, sous ces collines sombres,
Qui couvrirent jadis mon berceau de leurs ombres,
Plus près du sol natal, de l’air et du soleil,
D’un sommeil plus léger j’attendrai le réveil[1].
  1. Lamartine : Milly ou la Terre natale.